Chambre n°1

Klaus, qui était un habitué des lieux, n'eut aucun mal à trouver les dortoirs. Il n'avait jamais compris pourquoi les familles étaient mélangées, mais bref. Arrivé devant le tableau du moine, il prononça le mot de passe et s'avança dans le couloir. D'ailleurs, il semblait être le premier arrivé ... Tant mieux ! Il ne prit pas la peine de frapper et entra dans la première des chambres qui se présentait à lui, c'est à dire la n°1, logique. Rien n'avait changé par rapport à l'année dernière. Toujours ces lits, ces bureaux, ces armoires ... Et le poële. Ce fichu poële en plein milieu de la pièce et dans lequel on se prenait toujours les pieds quand on se levait la nuit ...

- Bon, premier arrivé, premier servi !

Il jetta son sac au pied du 'meilleur' lit, c'est à dire celui qui se trouvait près de la fenêtre juxtaposant la salle de bain, puis s'assit dessus. Il se dit qu'il devrait commencer à ranger ses affaires, mais la flemme ...

Il n'y a rien qui fout plus mal à l'aise que quelqu'un vous regardant droit dans les yeux. Dans ces cas-là, on se demande toujours "y a quelque chose qui cloche chez moi ou pas?" Et ce gars-là regardait Klaus, fixement, sans cligner des yeux ... Il était entré dans la chambre, comme ça, comme s'il était chez lui (mais dans un sens c'est exact, il est chez lui après tout), avec quand même un petit air craintif, et après avoir déposé ses affaires, s'était mis à le dévisager, comme ça ...

- Un problème ?...

Il avait dit ça sans aucune méchanceté, plutôt comme s'il demandait pourquoi.


HJ : C'est court, désolé, pas trop d'inspi' en ce moment ! -_-v

Pierre fut soulagé de constater que sa tactique d'intimidation ne provoquait pas de réaction agressive de la part de son nouveau compagnon de chambre.
Il détourna les yeux sans répondre à la question et observa l'étrange chose à côté de son manteau.

C'est alors que la poitrine de l'elfe se souleva et retomba en un gros soupir... Pétrifié, le jeune garçon ouvrit la bouche pour la première fois, d’une voix cassée, basse et très aigue :

C’est… C’est à toi ? C’est un jouet ?

Ces fils de riches, ils avaient toujours les plus beaux cadeaux de noël ; d’anniversaire, et même à ce qu’il parait des cadeaux pour rien… N’empêche, celui là était vraiment le plus réaliste qu’il avait jamais vu. L’elfe tourna ses grands yeux vers lui, et Pierre répéta, mal à l’aise :

C’est un jouet, n’est-ce pas ?

C'est Klaus, maintenant, qui le regardait, les yeux grand ouverts ... Il ne comprenait plus rien. Un jouet ? Mais de quoi parlait-il ? Il n'y avait rien dans la chambre mise à part eux, les meubles, le poële et l'elfe de maison qui s'en occupait ... Ce pauvre garçon ne devait pas avoir toute sa tête !

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? Il n'y a aucun jou...

Klaus remarqua alors que Pierre, apparement effrayé, portait toute son attention sur l'elfe de maison. Il ne put s'empécher d'éclater de rire, un peu moqueur.

- Mais d'où est-ce que tu débarques, toi ? C'est un elfe de maison, pas un jouet ! Et arrète de le regarder comme ça, il va finir par croire qu'il a fait quelque chose de mal et se punir ...

*A tous les coups, c'est un enfant de moldus ...*

- Tu t'appelles comment ? Tes parents sont des moldus, non ?

Pierre, à peine rassuré par l’assurance de Klaus, remonta prudemment ses jambes sur le lit.
Il parvint enfin à détacher son regard de la bête bizarre, et répondit d’un ton de défi :

"Je sais très bien que c’est un elfe de maison, je voulais juste savoir s’il était vivant !"

Ce mensonge là avait peu de chance de passer, mais Pierre y avait mis un ton agressif à décourager une harpie.
Les autres phrases vinrent plus facilement, et furent même agrémentées d’un sourire totalement faux et un peu prétentieux :

"Mes parents ne sont pas des "Moldus", ce sont de grands écrivains et de grands magiciens, comme moi ! Et si tu veux savoir comment je m’appelle, dis moi d’abord ton nom.

Il s’efforça de ne pas regarder l’elfe, mais il l’entendit rajouter des bûches et cela le mit très mal à l’aise.

Klaus leva les yeux au ciel.

- A quoi ça servirait, un elfe mort ? N'importe quoi !

Ce gamin était incroyable, il sortait des mensonges au moins aussi gros que lui ! Klaus se retint de rire tant bien que mal lorsqu'il parla de ses parents qui étaient soit-disant grands écrivains. Employer le mot "magicien" au lieu de "sorcier", voilà qui en disait long ...

- Tais-toi donc, tu ne sais pas de quoi tu parles, tu te trahis tout seul !

Aucun doute que le garçon qui lui faisait face ignorait tout du monde des sorciers et qu'il cherchait à ne pas le montrer. Klaus n'apprécia pas de se faire "ordonner" de donner pour son nom pour connaitre celui de l'autre, mais il se décida à faire un effort.

- Moi, c'est Klaus ...

Il hésita quelques instants avant de dire son nom de famille.

- Klaus Von Lied.

Pierre ne comprit pas en quoi il s’était trahi, mais il dut s’avouer que c’était beaucoup plus difficile de mentir sur un sujet qu’il ne connaissait pas le moins du monde.
Du coup, il retint le dernier mensonge qu’il était sur le point de servir à Klaus :

"Moi c’est Vlad… Pierre. Pierre".

De toutes façons, il n’aimait pas ce nom, Vladimir. Ca faisait comme Dracula, histoire qu’il avait lue l’année dernière et qui l’avait empêché de dormir tranquille pendant des semaines.
Ce qui l’amena à poser une question qui n’avait rien à voir avec leur sujet de conversation :

"Il y a vraiment des vampires dans les châteaux ?"

Inconsciemment, Pierre était très angoissé par tout ce qu’il vivait depuis quelques jours. Personne jusque là ne lui avait vraiment expliqué ce qui l’attendait à Durmstrang : son tuteur s’était contenté de lui apprendre qu’il était un sorcier, et lui avait acheté un gilet neuf et ses fournitures avant de l’amener à la gare.
Ecouter les conversations depuis Stangevold l’avait plus inquiété qu'autre chose, tout le monde ne parlant que de l’étrange réputation du château et utilisant des mots qu’il ne comprenait pas, comme "moldu" ou "quidditch".
Sans compter tous ces animaux dégoûtants qui se baladaient partout, crapauds, hiboux, rats...

Le jeune garçon regardait Klaus avec le même air peureux qu’il avait eu en rentrant, resserrant ses bras autour de ses genoux.

[HJ : Désolé du retard ! -_-v ]

- Pierre ... C'est Français, non ? Tu viens de France ?

Etait-ce un autre de ses mensonges ? Klaus commençait à croire que ce garçon était un véritable mythomane. Si ça se trouve, il ne s'appelait pas plus Pierre que lui Marie ... De toute façon, il ne lui serait pas difficile de faire un tour dans le bureau de sa directrice de mère pour vérifier tout ça !

- Des vampires ?! Mais bien sûr que non, il n'y a pas de vampires !! Enfin, je crois pas ...

Il se mit à douter de ce qu'il venait de dire ... Après tout, ce château avait déjà une sacré réputation ... Des mages noirs qui s'y réunissaient il y a plusieurs siècles pour des réunions de conquètes du monde, alors qu'il s'agissait déjà d'une école ... Alors à bien y réfléchir, un ou deux vampires ça ne serait rien, en comparaison ...

- S'il y avait des vampires ici, on n'aurait pas ouvert une école, hein ? Non, bien sûr que non ... Ma mère sait ce qu'elle fait ...

[pô grave]

Pierre secoua la tête à la première question de Klaus.

Ce n’est pas français, c’est juste biblique.

C’était français, mais Pierre ne connaissait rien de ce pays. Comment l’eut-il su ?

Je suis de Sveg.

En tout cas, ça n'était pas un complet mensonge.

Klaus n’avait pas l’air profondément convaincu de ce qu’il venait de dire sur les vampires. Pierre répliqua simplement un "Oh." atone, en se demandant si la génitrice de ce garçon pouvait vraiment savoir s’il y avait des monstres à Durmstrang où s’il baratinait aussi bien que lui.
Il ignorait que Klaus était le fils de la directrice… Ce qu’il voyait bien, par contre, c’était ses vêtements bourgeois, et on n’envoie pas ses enfants n’importe où quand on est riche…

Ce qui rappela à Pierre que son manteau devait être sec ; il le tira vers lui en essayant d’oublier l’elfe et le posa à la tête de son lit avant de s’agenouiller par terre.
Il marmonna une prière rapide, habitude acquise à force d’entraînement, et se coucha pour de bon.

Hum… Bonne nuit.

Il se tourna, se retourna et demanda finalement :

Sais-tu où est l‘interrupteur ? Je ne le vois pas... Et j’aimerais bien dormir.