Le comptoir d'accueil !

Besoin d'un renseignement ? Une question à propos d'un auteur ? Vous ne trouvez pas de livre qui traite de votre sujet ? Vous voulez emprunter ce volume ? Demandez ici, Barbara Dylan se fera une joie de vous aider !

A force de courir comme un dératé dans les couloirs, Pierre s’était perdu.
De toutes façons, au-delà du hall et des dortoirs il était perdu : il n’avait même pas petit-déjeuné, car il ne savait pas où pouvait se touver le réfectoire .

Vérifiant une dernière fois que la gardienne n’était pas à ses trousses, il décida qu’il pouvait enfin arrêter de courir. Il regarda autour de lui, et se rendit alors compte qu’il était aux portes de ce qui ressemblait à une bibliothèque...
Pierre aimait bien lire. Il ne lisait pas très vite, mais même regarder les images lui plaisait. Enfin, il n’était pas analphabète, mais il ne battait pas des records non plus.

Après avoir observé depuis le couloir la disposition des lieux, il attendit que la bibliothécaire regarde ailleurs pour se glisser à quatre pattes devant le comptoir.
Il n’y avait certes pas de raisons que l’endroit soit interdit aux élèves, au contraire, mais c’était bien plus palpitant ainsi…

Barbara était entrain de mettre à jour le registre de la bibliothèque, notant les nouveaux livres arrivés pendant les vacances. Elle travailler là-dessus depuis son retour à l'école, une semaine avant les élèves, et les piles de nouveautés n'avaient pas semblé pas diminuer. Barbara entamait les arrivages de la collection des "Balais d'Orées" quand elle entendit un bruit. Elle releva la tête. La porte était entrouverte mais elle ne voyait personne... Encore un bruit, près du comptoir. Elle se releva et quitta son petit espace pour contourner le comptoir. Elle tomba nez-à-nez avec un jeune élève, à quatre-pattes par terre. Elle le regarda d'un air à la fois ahuri et agacé. Elle n'aimait pas qu'on fasse le pitre dans sa bibliothèque. Elle avait du travail et les élèves présents ici étaient aussi censés en avoir. Qu'est-ce que c'était que cette espèce de zouave qui rampait par terre ?!

"Euh... Je peux t'aider ?" fit-elle d'une voix hésitante.

Pierre leva le nez avec un sourire d’excuse.
Le manque d’assurance dans la voix de la bibliothécaire lui laissa croire qu’il n’était pas interdit de crawler dans les lieux de savoir, et son sourire était donc sincère.

"J’ai laissé tomber ma baguette Laughing

"

Ce n’était pas faux. Le second bruit perçu par Mme Dylan, c’était celui de la baguette tombant de la poche de Pierre pour rouler sous le comptoir… Il s’aplatit au sol et tendit la main pour brandir triomphalement le petit bout de bois quelques secondes plus tard.

"Où sont les livres sur les vampires… S’il vous plaît ?"

Barbara devait probablement halluciné. Jamais elle n'avait vu un élève pareil.

"Perte de baguette ou non, on ne rampe pas de la porte à l'accueil. Ce n'est pas un zoo ici, on marche comme tout le monde. Personne ne fait le pitre, ici. Relevez-vous." fit-elle d'une voix sèche. "Et qu'est-ce que vous voulez savoir, sur les vampires ? C'est une recherche géographique ou historique ?"

Comment savait-elle qu'il avait "rampé" depuis la porte ? Elle était à son comptoir et n'avait normalement rien vu . Avait-elle des gadgets d'espion, comme le héros de BD Terror 7-5 ?
Quoi qu'il en soit, elle était plus revêche qu'elle en avait l'air, et le petit sourire de Pierre disparut en un éclair, remplacé par son habituelle figure fermée.
Il se leva et répondit du tac au tac:

"Géographique."

Les châteaux étaient souvent des lieux historiques, mais pouvaient-ils être considérés comme des endroits "géographiques" ? En tout cas, la Suède se trouvait bien sur les cartes de la salle de géographie de l'orphelinat.

"Et on change de ton quand on me parle, jeune homme."

Barbara était énervée. Elle n'aimait pas les gamins turbulents, et encore moins les gamins désagréables. En plus, elle était sûre que le but de sa venue était de savoir si il y avait des vampires dans le château ou dans la région.

"Quoi qu'il en soit, suis-moi."

Elle se dirigea vers les étagères du rayon "créatures magiques" pour lui montrer où trouver son bonheur.

Pierre haussa insolemment les épaules quand la bibliothécaire lui eut tourné le dos.
Si elle voulait qu’il soit désagréable, elle n’avait qu’à demander ; en attendant, il ne lui semblait pas avoir usé d’un ton particulièrement agressif. Sans compter qu’elle était brusquement passée du vouvoiement au tutoiement, ce qui était très mauvais signe.
C’est à contrecœur que l’orphelin suivit Barbara jusqu’aux grandes étagères soigneusement rangées.

Il leva les yeux vers la jeune femme d’un air vaguement interrogatif, attendant en fait qu’elle s’en aille.

Barbara expliqua à l'élève où trouver telle ou telle chose, comment étaient classés les rayons et tourna les talons. Elle repartit à son bureau pour continuer sa mise à jour du registre principal de la bibliothèque.